A l’occasion de la sortie de mon nouveau projet : “Écouter la terre”, j’avais aussi envie de vous partager quelques mots de l’histoire qui m’a menée jusque là.
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Il y a eu cette conférence aux Capucins à Brest en 2019. J’allais ce jour-là scriber en terrain connu, et c’était un plaisir ! J’avais eu un rapide brief sur la thématique : “Les communs et les droits de la Nature, même combat ? “ Comme souvent, je valide que c’est bon pour moi, mais je ne fais pas de recherche approfondie sur le sujet pour ne pas trop anticiper ce qui va se dire sur le moment. Garder la spontanéité de l’instant.
Bref, je plonge dans la conférence. Je commence à scriber. Concentration au max. J’écoute Lionel Maurel dérouler le fil de sa pensée. Il parle des Droits de la Nature en citant les exemples de la Whanganui River en Nouvelle Zélande, de la Colombie, de “Vercors Vie sauvage”. Je sens à ce moment là que quelque chose se passe. Pour moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ce sujet me touche profondément.
Suite à cette conférence, j’ai laissé décanter. Je me suis renseignée sur les Droits de la Nature, j’ai acheté “Un nouveau droit pour la terre” de Valérie Cabanes.
Et la vie se poursuit.
Jusqu’à ce samedi d’octobre 2019 où je me rends à Quimperlé. A l’occasion de leurs 50 ans, l’association Eau et Rivières de Bretagne a invité deux Maoris, Nancy Tuaine et Jacob Robinson, pour partager en conférence ce processus qui les a amenés à reconnaître la personnalité juridique de leur fleuve, la Whanganui River.
J’ai du mal à vraiment décrire ce qui s’est passé pour moi ce jour-là. Un mélange de joie, une gratitude immense d’avoir la chance de les voir sur scène et de les écouter nous raconter leur processus. Mais aussi une tristesse infinie de constater où nous en sommes nous européens.
J’en suis ressortie bouleversée.
Il y a eu ensuite tous ces projets et ces lectures et ces projets qui ont continué de me nourrir au fil du temps :
- le projet du Parlement de Loire initié par le Pôle Arts et Urbanisme et l’ouvrage de Camille de Toledo sur le sujet,
- les travaux d’Eau & Rivières de Bretagne sur l’Atlas socio-culturel des rivières bretonnes
- les travaux de Wild Légal et de Nature Rights,
- Marine Calmet et son livre “Les gardiens de la Nature”,
- la déclaration des droits du Tavignanu Vivu en Corse en 2022,
- le projet du Parlement de la Forêt,
- Charlotte Cosson et son livre “Férale”,
- Valérie Belmokhtar avec “L’artiste et le Vivant”,
- la lecture des ouvrages de Baptiste Morizot également.
Longtemps, je me suis demandé comment je pouvais moi aussi contribuer à ce mouvement. N’étant ni juriste, ni avocate, je ne me voyait pas trop sur le terrain juridique. Jusqu’au jour où cette évidence est apparue : j’écoute les réunions des êtres-humains depuis plusieurs années déjà, mais si j’essayais d’écouter la Terre et les êtres vivants non-humains aussi ?
C’est ainsi que le projet est né à l’aube de cet été 2023, après avoir grandi en moi depuis toutes ces années.
J’ai l’impression d’avoir aujourd’hui beaucoup plus de questions que de réponses.
- Comment écouter la terre ?
- Qu’est ce qu’on écoute quand on écoute la terre ? et les différents lieux ?
- Comment garder une trace de ces échanges ?
Ce qui est en revanche certain, c’est mon envie d’explorer le sujet.
C’est non sans émotions que je vous partage donc le lien vers ce fameux projet qui va me permettre d’explorer ce chemin : Écouter la Terre.
N’hésitez pas à me faire part de vos retours, si ce projet vous parle. Peut-être si vous aussi vous explorez cette question ? Je serai ravie d’en discuter avec vous !
